LES BIOCARBURANTS, PAS BIO DU TOUT

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LES BIOCARBURANTS, PAS BIO DU TOUT

Messagede Any-Flore le Mercredi 13 Février 2008 18:52

Voici un article paru dans VIVA, le magazine mutualiste :

LES BIOCARBURANTS, PAS BIO DU TOUT

A première vue, les biocarburants peuvent apparaître comme une solution écologique au problème de la pollution générée par les transports routiers. A y regarder de près, cependant, on s’aperçoit qu’ils pourraient faire plus de mal que de bien, surtout dans les pays pauvres.

Les biocarburants sont fabriqués à partir de plantes comme le blé, le maïs, le colza, la canne à sucre, le palmier à huile, le soja, le tournesol… Mélangés à de l’essence ou à du gazole, ils sont censés réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère et diminuer notre consommation de pétrole. En 2010, les carburants vendus en France devront comporter 7 % de biocarburants et 10 % en 2015. Une bonne idée à priori ? Pas si sûr.

PLUS DE POLLUTION
On nous affirme que l’essence « verte » va contribuer à la lutte contre les gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Un argument de vente choc. En réalité, on n’en sait rien. Selon l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), « certains biocarburants peuvent même entraîner davantage d’émissions que les produits pétroliers ». Certes, ils dégagent moins de gaz à effet de serre lors de leur combustion… En revanche, la culture à grande échelle des végétaux nécessaires à leur production est très polluante.
Elle oblige à employer des tonnes d’engrais industriels et autres produits toxiques, lesquels rejettent du protoxyde d’azote (N2O), un gaz dont l’effet de serre est 300 fois supérieur à celui du CO2. Inquiétant quand on sait que d’ici à vingt ans, des surfaces vastes comme dix fois la France seront consacrées aux biocarburants au Brésil, en Inde, en Afrique du sud et en Indonésie.

MOINS DE FORÊTS
La consommation de biocarburants dans le monde, qui était de 15.5 millions de tonnes en 2004, devrait passer à 146.7 millions en 2030. Pour répondre à la demande, il faudra des surfaces agricoles gigantesques. Résultat : la course à « l’or vert » est à l’origine d’une véritable OPA sur les forêts tropicales en Amazonie, en Indonésie, au Congo, au Cameroun. Rien qu’entre 1985 et 2000, le développement des plantations de palmiers à huile a été responsable de 87 % de la déforestation en Malaisie. Or, les forêts sont très utiles pour combattre l’effet de serre, car les arbres stockent le carbone dans leurs feuilles, leurs troncs, leurs racines… En brûlant ses forêts, en libérant ainsi ce carbone, l’Indonésie est devenue le troisième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, juste après les Etas-Unis et la Chine. Elle a aussi détruit une grande partie de sa biodiversité et a chassé de leurs territoires de nombreuses communautés vivant dans les forêts.

PLUS D’OGM
Les biocarburants pourraient être la porte ouverte au développement des OGM : en modifiant génétiquement les végétaux, on serait en mesure d’utiliser toute la plante. Pour le maïs, par exemple, tiges, grains et feuilles seraient exploités, alors que les procédés actuels n’utilisent que les grains. Au Brésil, une multinationale a déjà obtenu l’autorisation de planter des eucalyptus génétiquement modifiés destinés à la fabrication d’éthanol. Les biocarburants menacent aussi les ressources en eau, car ils exigent une irrigation importante. Les Etats-Unis, qui leur consacrent déjà 30 % de leur production de maïs ont commencé à puiser dans leurs réserves d’eau souterraines. Un rapport de l’Institut International de l’Eau alertait récemment sur le fait que la Chine et l’Inde, qui envisagent de multiplier par quatre leur production de biocarburants, à partir du maïs pour la première et de la canne à sucre pour la seconde, pourraient connaître une pénurie d’eau.

D’AUTRES SOLUTIONS
Plusieurs associations regrettent que la production de biocarburants soit encouragée à grands coups de subventions et que d’autres solutions ne soient pas recherchées pour limiter les rejets de CO2 : développement des transports en commun, limitation de la vitesse, incitation pour les constructeurs automobiles à concevoir des véhicules moins polluants et moins gourmands en essence, interdiction de la publicité pour les voitures les plus énergivores : les 4 x 4 ou les voitures climatisées par exemple… Ces dernières consomment 25 à 35 % de carburant en plus en ville et de 10 à 20 % de plus sur route.

Un carburant non polluant et qui ne menace pas l’équilibre de la planète, ce n’est pas pour demain.

A savoir : En France, les terres agricoles consacrées aux biocarburants permettraient d’assurer seulement 10 % de notre consommation de carburant.

PRENDRE AUX PAUVRES POUR DONNER AUX RICHES
Plusieurs ONG tirent la sonnette d’alarme :
Pour faire rouler nos voitures, des pauvres risquent de mourir de faim. Selon elles, en effet, dans les pays en voie de développement, des milliers de petits paysans ont déjà été chassés de leurs terres par l’industrie des biocarburants. Et, là où poussait de quoi se nourrir pousse aujourd’hui de quoi remplir nos réservoirs. Résultat : au Brésil, dans la région de Sao Paulo, la production d’éthanol a multiplié par deux le prix de la terre.
Le développement des biocarburants aux Etats-Unis a également fait exploser le prix des céréales dans le monde.. Ainsi, début 2007 au Mexique, le prix de la tortilla, aliment de base de la population, a doublé en quelques jours. Et le phénomène risque de s’amplifier : selon l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), le prix du maïs pourrait augmenter de 20 % d’ici à 2010 et de 41 % d’ici 2020 si la production de biocarburants poursuit son envolée.
Face à cette hausse des prix, dans son rapport sur le financement du développement dans le monde de mai 2007, la Banque Mondiale déclare redouter « les émeutes de la faim ». Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, Jean ZIEGLER parle carrément de « crime contre l’humanité » et demande que soit adopté un moratoire de cinq ans sur les biocarburants.



Avant de se lancer dans la fabrication de produits qui semblent à priori non polluants, il est indispensable de faire des études approfondies.

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